LE TEMPS DE LA COLERE

LE TEMPS DE LA COLERE………

Analyse et préambule

Comme tout citoyen normal, du moins ais-je la faiblesse de le croire, je m’intéresse à la chose publique, et la vie et l’expérience m’ayant appris qu’il existait un ordre prioritaire, je porte mon attention sur l’essentiel, à savoir les fonctions régaliennes et la principale et plus importante pour ne pas dire essentielle : la défense.

Il n’est pas ici question de rouvrir de vieux débats ni de se replonger dans l’évocation des délices et bienfaits d’ailleurs souvent supposés des situations antérieures et encore moins de prendre parti dans une stérile querelle d’anciens contre modernes.

Pragmatiquement et froidement, la professionnalisation des armées avec l’abandon de la conscription était inéluctable, les menaces évoluaient et cette évolution perdure et même s’accélère.

En parallèle la sophistication des matériels et des technologies ont fait exploser les coûts d’investissement et d’entretien ainsi que de maintenance et de remise à niveau de ceux-ci.

Donc il semblait opportun de reformater le corps de bataille et de rationaliser les implantations et structures afin de redéployer les économies vers des investissements nécessaires et un nombre suffisants d’unités modernisées, équipées et à l’employabilité quasi permanente.

Situation, menaces et missions

La fin de la guerre froide et l’éclatement du bloc communiste a jetée une lumière crue sur une quantité de foyers de tensions, de guerres larvées, de conflits divers et variés auxquels la réponse politique et internationale n’a pas été et n’est pas adaptée.

Par ailleurs le refus de prendre en compte les fondamentalismes religieux et leurs répercussions et ramifications jusqu’au cœur de nos sociétés, cela pour des motifs fallacieux, et donc de très mauvaises raisons nous laisse face à des menaces nombreuses et variées qui nécessiteraient un appareil de défense beaucoup plus développé, avec une doctrine d’emploi beaucoup plus souple et à géométrie variable : << SI VIS PACEM PARA BELLUM >>

Enfin l’absence de volonté prospective et d’anticipation des décideurs politiques qui pour la plupart ont une vision se limitant à l’existant qui lui-même s’appui sur des organisations et des structures issues de la guerre froide donc monolithiques et inadaptées aux menaces modernes, sert d’alibi à la diminution drastique des budgets et au contradictoire des ordres d’emploi.

Le brillant résultat

Malheureusement, ce qui aurait normalement du être une évolution justifiée, normale et bénéfique, que dis-je vitale, s’est transformé, de rapports en livres blancs, d’impératifs de crise en nécessité d’économies en une course à la coupe sombre, une variable d’ajustement pour le budget de l’état, de l’économie facile sur le dos du seul organe d’état qui ne revendique jamais : la grande muette.

Dernier avatar, le passage sous l’autorité du ministre de l’intérieur de la gendarmerie, ce qui en soi serait plutôt intéressant pour la cohérence du maintien de l’ordre, mais dont on voit bien qu’en fait cela ne sert qu’a mettre gratuitement à la disposition du ministre au titre d’alibi électoral, une masse de fonctionnaires payés par la défense mais que par ailleurs on détourne de leur mission première pour les paupériser et les transformer en super gardes-champêtres, ou ersatz de police municipale destinée à distribuer du p-v ou à faire de la répression routière.

Il suffit pour cela de lire les faits divers quotidiens pour voir ou en est la gendarmerie.

Tout ceci n’arrive pas par hasard, c’est le résultat d’un long processus dont les responsables sont les élus de la république, qui par leur lâcheté, leur veulerie et leur vision à court terme (l’élection suivante) ont sacrifié ce qui est pourtant leur première raison d’être : la défense nationale.

J’en veux pour preuve, que seuls les rares élus qui se sont insurgés de la dissolution de tel régiment ou unité, ne l’a pas fait parce que ça portait atteinte aux capacités de défense, mais parce qu’il perdait des habitants et donc des impôts et des emplois indirects ; les mêmes par ailleurs étaient prêts antérieurement à hurler au scandale dès qu’il s’agissait de l’emploi pour des opérations extérieures ou autres des dites unités.

A ce jour l’armée est en voie de paupérisation, avec des effectifs squelettiques et des moyens matériels indignes ; dès que nous sortons des opérations faites sous mandat de l’ONU ou dans le cadre de l’OTAN et qu’on en revient aux seuls moyens hexagonaux on frise mission impossible ou le miracle permanent au choix, alors que pourtant globalement le moral de la troupe reste plutôt élevé et de l’avis général le niveau opérationnel de l’armée française reste un des tous meilleurs au monde.

Ces dernières semaines les évènements se sont accélérés, et je ne reviendrais donc pas sur les opérations africaines, mais à l’est la situation s’aggrave au point que nous sommes assis sur une poudrière avec la mèche allumée.

Nous venons de voir la Russie annexer la Crimée avec les mêmes arguments que d’autres en leur temps avaient utilisé pour réclamer et justifier l’annexion des Sudètes et le démembrement de la Tchécoslovaquie, puis l’Anschluss de sinistre mémoire.

Le dramatique de l’histoire est que je sens bien le gouvernement en place émanation de la gauche pacifiste et bien pensante, prêt à nous refaire le coup de Munich ou parait-il on avait sauvé la paix et l’inénarrable monsieur Fabius nous imiter bientôt le bon monsieur Daladier.

Coupes sombres dans les budgets de la défense, démantèlement des armées, dissolution d’unités pour moi cela porte un nom : Haute trahison.

Et tous ceux qui sont en droit ou en responsabilité, qui ne font rien ou laissent faire sont complices et responsables devant les citoyens mais aussi devant l’histoire et je ne connais qu’une sanction pour les traitres : 12 balles dans la peau, dans les fossés de Vincennes au petit matin.

Lujambo